Selon une étude de l’Université d’East Anglia, les travailleurs sociaux devraient chercher à développer la résilience numérique des jeunes en institution. Le « Centre for Research on the Child and Family » de l’université a examiné l’utilisation quotidienne des médias sociaux par 10 adolescents dans quatre foyers de soins résidentiels. Résultat : ces enfants bénéficieraient de nombreux avantages liés à l’utilisation de ces réseaux, en les aidant notamment à maintenir des relations saines et appropriées avec leur famille d’origine et à faciliter la transition vers l’indépendance.
Un réel soutien psychosocial
Cette étude révèle que les réseaux sociaux doivent être considérés comme une ressource importante pour le soutien psychosocial et que les risques changent à mesure que les jeunes mûrissent et progressent vers l’indépendance, a déclaré Simon Hammond, le responsable d’étude.
La politique et la pratique du travail social doivent commencer à examiner comment les liens créés ou maintenus par les médias sociaux peuvent avoir des avantages au-delà du temps passé par les jeunes dans ces centres. La vision à plus long terme est donc vitale, car les résultats pour les jeunes ne s’arrêtent pas une fois qu’ils ont quitté les soins.
L’étude, publiée dans le British Journal of Social Work, a révélé que les réseaux numériques permettaient aux jeunes de développer leur capital social et d’établir des relations qui réduisaient leur sentiment d’isolement, ce qui peut se poursuivre une fois qu’ils ont quitté les soins. Il a été également constaté que les adolescents utilisaient les médias sociaux pour entrer en contact avec des organisations qui pouvaient les aider dans leur progression personnelle, bien qu’ils hésitaient à « aimer » ou « suivre » ces organisations par crainte de stigmatisation.
Vers le développement d’un sentiment d’appartenance et d’attachement
Nous avons constaté qu’il était très important d’obtenir un soutien affectif de la part de personnes extérieures au milieu de soins, a déclaré M. Hammond, avant d’ajouter que se tenir au courant des événements de la vie quotidienne avec ses amis et, dans certains cas, avec les membres de sa famille biologique, a vraiment aidé à créer un sentiment d’appartenance et d’attachement.
M. Hammond a recommandé que les travailleurs sociaux et les soignants adoptent une approche de « résilience numérique » et donnent aux jeunes les moyens de gérer les risques en ligne au lieu d’essayer « naïvement » de restreindre l’accès en ligne. Les adolescents devraient être soutenus pour apprendre des erreurs qu’ils commettent en ligne, a-t-il ajouté.
Un bon moyen de transition vers l’âge adulte
Les travailleurs sociaux devraient reconnaître que le développement de l' »autonomie numérique » pour ces jeunes est un élément important de la transition vers l’âge adulte, selon le rapport.
L’organisme caritatif pour la protection de l’enfance, le NSPCC, a déclaré que si l’étude met en lumière certains des avantages liés à l’utilisation de ces réseaux, il est de la responsabilité des sites de médias sociaux de rendre leurs plateformes sûres pour les jeunes utilisateurs, y compris les enfants qui peuvent souvent être particulièrement vulnérables, afin qu’ils soient libres de profiter du monde en ligne, en toute sécurité.