LinkedIn : retour sur la Success Story du réseautage professionnel

« Créer des opportunités économiques pour chacun des 3.3 milliards de travailleurs dans le monde », rien que ça ! Courant 2003, Deep Nishar annonçait le dessein ambitieux de la start-up LinkedIn, devant un parterre de journalistes sceptiques. Dix ans plus tard, le réseau social professionnel revendique plus de 300 millions d’utilisateurs uniques, issus de 200 pays et relevant de 170 secteurs d’activités différents, se permettant le luxe de dépasser Twitter. Une Success Story surprenante portée par un modèle économique pragmatique et une stratégie marketing sans fioritures. Décryptage…

Un puissant outil de ciblage

Autrefois cantonné à une banque numérique de Curriculums Vitae, LinkedIn s’est graduellement défait de son étiquette de simple plateforme virtuelle de recrutement pour s’ériger en véritable « Business social media », couvrant une large palette de services commerciaux à forte valeur ajoutée. Outil désormais incontournable aussi bien pour les chasseurs de tête que pour les Marketers, Linkedin centralise un « marché de consommation » aux attributs attrayants : 79% des utilisateurs ont plus de 35 ans, 69% touchent plus de 50.000 Euros par an, et la moitié d’entre eux sont des décideurs influents. Pour les chefs d’entreprise aspirant à « marketer » leur produit à la meilleure audience possible, difficile de faire mieux. Si le réseautage professionnel s’est imposé comme une pratique stratégique usuelle pour les grandes multinationales, les PME bottent en touche pour des raisons évidentes de ressources. Un manque à gagner conséquent que la firme compte bien résorber par le lancement d’un nouveau site dédié aux petites et moyennes entreprises.

Un modèle économique déconcertant de simplicité

Si la startup native de Mountain View a vu ses indicateurs de performance économique passer au vert dès Mars 2006, c’est en grande partie grâce à un modèle économique minimaliste mais redoutablement efficace : une publicité omniprésente mais sobre (30% des revenus), un service de comptes premiums brillamment commercialisé (21%) et des prestations de recrutement personnalisé à moindre coût (49%). La fluidité des connexions est assurée par un système de degré, et l’orientation RH initiale se voit complétée par des services variés qui assoient la vocation « global business » du réseau social, du recrutement à la prestation de service, en passant par le développement des affaires et le financement des investissements. En affichant des taux de croissance à deux chiffres, LinkedIn intègre la cour des grands, et fait jeu égal avec ses aînés. Jeff Weiner, PDG de LinkedIn, s’est récemment distingué par une sortie médiatique qui symbolise à elle seule l’émancipation de son entreprise. En titillant Google+ sur son « inutilité », Weiner muscle son jeu et appuie un peu plus le triptyque Facebook-LinkedIn-Twitter…

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